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Dusica Cajlan-Wissel piano préparé, Etienne Willesen prepared snare drum, Georg Wissel sax alto préparé. Musique de bruissements, de scories, de chuintements d’anche, d’ostinatos sauvages, de réverbérations métalliques, de vibrations contagieuses, un no man’s land de crissements et de frictions des sons musicaux étirés, compressés, implosion de la forme, chantier sonore. Finalement, les trois improvisateurs laissent filtrer une grand sensibilité, le temps s’écoulant par le menu, sorte de goutte à goutte de l’inexorable. Le souffleur va chercher des fétus de timbres au fond de son bocal, à la lisière de l’anche, dans la sous-vibration de l’air en soutenant un filet de son à la limite de sa respiration. Et dans ses moments cruciaux, sa compagne pianiste frotte les spirales cuivrées en amortissant la frappe des marteaux comme une machine détraquée. Le minimalisme radical du percussionniste face à l’unique peau et des rebords de sa caisse claire, se conjugue à une remarquable empathie auditive. Un beau capharnaum sonique. L’évolution des deux improvisations (31 : 54 et 12 : 59) dévoilent tout leur savoir faire sur la durée en renouvelant leurs sonorités et leurs dynamiques et réintroduisant toujours de nouveaux éléments de jeu au fil de leur recherche dans l’instant. Ceux qui ne jurent que par Hubbub (Fred Blondy, JL Guionnet, BDenzler et cie), Axel Dörner, Birgit Uhler, le lower case etc... seront servis. De ces instants se distinguent une histoire, un récit, une fresque. C’est très réussi, très vivant et très contemporain. Jean-Michel Van Schouwburg (Orynx)2