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Not Bad cs761
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This time Rodrigues family team up with the legend of the German free jazz, Günter "Baby" Sommer, and a phenomenal reed player, Gonçalo Mortágua, under the name of Not Bad quartet. As explained in the liner noted on Bandcamp: "And for this Not Bad quartet, an assemblage spanning three generations, individual virtuosity does indeed feature, including in traditionally free & jazzy solos, but also as an aspect of forging a coherent whole. The result before us, well over an hour of dense musical interaction, is thus more directly expressive than many Creative Sources albums, often featuring strong rhythmic coloring from one of the pioneers of the European Free Jazz scene, Günter "Baby" Sommer of Dresden. Yet this melding of impulses & styles is not only about looking backward toward a legend of the previous generation, but forward as well: Ernesto is joined in this quartet performance by his son, Guilherme Rodrigues, only 34 years old, but the veteran of well over a
Kontynuujemy przegl?d nowo?ci p?ytowych familii Rodrigues – ojca altowiolinisty i syna wiolonczelisty. Po wy?mienitym albumie pope?nionym w towarzystwie Dirka Serriesa, dzi? zagl?damy na kolejn? intryguj?c? sesj? nagraniow?, podczas której kameralnie na ogó? usposobieni Ernesto i Guilherme spotykaj? legend? niemieckiego free jazzu Güntera Sommera, a do kwartetu dobieraj? jeszcze portugalskiego tenorzyst?, któremu do estetyki s?awnego drummera niebywale blisko. Album dokumentuj?cy sesj? jest bardzo bogaty w wydarzenia, mieni si? wszystkimi kolorami t?czy, ale bez dwóch zda? niesie spory ?adunek prawdziwie free jazzowych emocji. Jak w tych g?stych okoliczno?ciach narracyjnych radz? sobie nasi mistrzowie kameralnego minimalizmu? Oczywi?cie, doskonale! Zapraszamy na wnikliwy ods?uch i odczyt p?yty nazwanej nieco przewrotnie Not Bad. Pi?ta improwizacja tak?e kipi energi?, cho? tworzy j? plejada drobnych, urywanych fraz. Okrzyki, strunowe preparacje i ?piew d?ciaka - wszystko p?ynie tu w rytmie podyktowanym przez perkusj?. W kolejnej opowie?ci powraca flet, który dyskutuje z cisz? i mikro frazami altówki. Cello & drums budz? si? do ?ycia po dwóch minutach. Ów nieco nerwowy chillout z czasem nabiera rumie?ców i idealnie podprowadza nas pod dwie improwizacje w duetach. Pierwsza z nich w estetyce perkusjonalnej, kreowana jest przez skacz?cy po gryfie wiolonczeli smyczek oraz drumming po misach i talerzach. W drugim duecie altówka i saksofon jednocz? si?y w zalotnie brzmi?cych, chwilami preparowanych d?wi?kach.
Tandem père et fils insigne de l’avant- garde improvisée radicale de ces vingt dernières années, le violiste (alto) Ernesto Rodrigues et le violoncelliste Guilherme Rodrigues ont le culot de s’associer avec un grand nombre d’improvisateurs, certains au registre et à la démarche particulièrement éloignées de leurs préoccupations sonores. Malgré son adhésion à l’expression minimaliste exploratoire « lower case » conceptuelle ou new silence en existence depuis les alentours de l’an 2000, Ernesto n’a jamais jeté l’enfant avec l’eau du bain. D’ailleurs, il suffit d’écouter son fils Guilherme dans ses deux récents opus solitaires « Cascata » et « Acoustic Reverb » pour réaliser l’étendue de leurs préoccupations musicales. Ici, il n’y a pas moins que le légendaire batteur Saxon Günter Sommer, un incontournable de la free music européenne au parcours particulièrement fructueux. Associé à ses camarades de la première heure Ulrich Gumpert, Ernst Ludwig Petrowsky et les frères Bauer, on l’a entendu en Solo (Hörmuzik) avec Peter Brötzmann, Fred Van Hove, Barre Phillips, Leo Smith et Peter Kowald, Gianni Gebbia, Didier Levallet et Sylvain Kassap, Cecil Taylor, Irene Schweizer etc… Avec le saxophoniste Gonçalo Mortagua, il assure fermement le pôle « free-jazz de ce curieux assemblage, les deux Rodrigues et leurs frottements d’archets atonaux, pour la face impro radicale. Gonçalo Mortagua joue du sax ténor et de la flûte de bambou (6 Grenze Zu), et n’essaie pas de se référer à des grandes voix du saxophone free-jazz (Ornette, Ayler, Trane, Lacy etc..), mais crée son langage à partir de sa propre expérience et de son imaginaire . Not Bad, car cette session challenge délibérément audacieuse qui aurait pu se révéler incertaine est loin d’être mauvaise. Pour ces deux cordistes, le choix de Günter Sommer est très avisé, car ce batteur âgé de 80 ans s’est adapté merveilleusement à la dynamique et au volume sonore de l’altiste et du violoncelliste et leur remarquable aptitude à jouer de concert en imbriquant leur jeux respectifs comme s’ils n’étaient qu’une seule personne. Dès l’ouverture (1. Abertura), Sommer a trouvé le registre adéquat, martelant légèrement sa grosse caisse en ostinato en osmose avec le mouvement des deux archets sur leurs cordes frottées et leurs crissements, harmoniques, sons étouffés, oscillations enguirlandées et moirures d’une finesse inouïe. Son drumming reste discret, ouvrant le champ sonore à l’expression de ses collègues parfois hyperactifs, mais souvent au bord du silence, lui-même avec une belle variété de frappes. Le lyrisme de Mortagua peut alors s’élancer avec sa fraîcheur et son imagination. Il n’en fait pas trop, conservant son timbre caractéristique réellement adéquat à ceux du cello et de l’alto. Au fil de la séance, la musique évolue vers plus d’échanges interactifs, deux duos (7.Duo 8. Unduo) cello - ténor et une pièce particulièrement enlevée où le batteur nous livre un solo remarquable à son début (10. Untitled). Les cas de figures et les ambiances différentes se multiplient et font de cette rencontre atypique une excellente expérience d’écoute et de découverte. Cette association momentanée change complètement la perspective sonore et créative de ces quatre musiciens dans leur univers « habituel » et c’est quand même formidable de les entendre dialoguer et collaborer sur la base de l’écoute immédiate avec des artistes très différents d’eux-mêmes. La musicalité réelle n’a pas de limites sauf dans les présupposés des étiqueteurs primesautiers. Magnifique album. Jean-Michel Van Schouwburg (Orynx) |